Grippe aviaire : la Ferme de Viennette voit le bout du tunnel
Touchée par la détection d’un cas de grippe aviaire dans son élevage de volailles, en décembre dernier, la Ferme de Viennette vient d’accueillir un premier nouvel arrivage de poussins. Un redémarrage progressif et bienvenu.
« On a tourné une page compliquée. » C’est en ces mots, d’une limpidité sans équivoque, que Stéphane Besson, maire de Montret et chef de service à la Ferme de Viennette, retranscrit le soulagement régnant au sein de l’exploitation. La structure, qui fonctionne sous le statut d’Esat (établissement et service d’aide par le travail) et propose une activité professionnelle à des personnes en situation de handicap, a en effet accueilli ses premiers poussins depuis la détection d’un cas de grippe aviaire dans son exploitation de volailles, en décembre dernier.
1 400 poussins et 200 poules pondeuses
« On a reçu 1 400 poussins, le lundi 13 février. On reprend le planning qui était initialement prévu. Bien sûr, il faut le temps d’élever nos volailles, donc les premières devraient sortir début juin. On va recevoir un nouvel arrivage de poussins toutes les sept semaines, jusqu’à remplir à nouveau nos poulaillers », indique Stéphane Besson. 6 000 volailles seront simultanément élevées sur l’exploitation, avec une nouveauté cette année : l’intégration de pintades, une centaine par bande de volailles.
Quelques jours avant les poussins, la Ferme de Viennette avait également reçu des poules pondeuses. 200 poules de 16 semaines, prêtes à faire des œufs d’ores et déjà commercialisés dans la boutique de l’Esat. Une aubaine compte tenu de la tension sur le marché, ces dernières semaines. « Tout repart tranquillement, se réjouit Stéphane Besson. On était déjà dans une certaine morosité avec le décès d’un moniteur de notre ferme à l’automne dernier. La grippe aviaire avait fini d’achever le moral des équipes. Les travailleurs se sont remobilisés, on a pu redémarrer dès qu’on a eu le feu vert des services vétérinaires. »
Pas de palmipèdes avant 2024
Une autorisation obtenue après avoir démontré que l’exploitation était indemne de toute infection et avoir pris un certain nombre d’engagements, dont celui de ne pas remettre de palmipèdes en élevage en 2023. « Ce n’est pas une obligation en tant que tel, mais on sait que le virus est arrivé par une oie et que les palmipèdes sont plus fragiles avec cette souche de l’influenza aviaire. Donc on a pris cet engagement, l’idée étant que le vaccin qui est en train d’être expérimenté arrive sur le marché et nous permette, dès 2024, de repartir avec des animaux vaccinés. »
Autre gage, celui de revoir l’agencement de la mare présente sur le parcours des volailles de sorte que les oiseaux sauvages ne soient pas attirés par le plan d’eau qui débordait lors des forts épisodes pluvieux. « On a démontré que la grippe aviaire est bien apparue sur notre exploitation par la faune sauvage et des oiseaux migrateurs. Il faut qu’on contrôle le débordement de cette mare ou bien qu’on la clôture », relate Stéphane Besson.
Les volailles de retour à la ferme, reste pour l’Esat à retrouver sa pleine santé financière après les indemnisations des services de l’État. Un processus qui a débuté avec la requête de justificatifs mais dont l’issue ne sera pas immédiate. « On savait que ce serait long mais, malheureusement, on ne peut pas aller plus vite parce que des experts vont être nommés par arrêté préfectoral. Et tant que la liste d’experts n’est pas sortie, on ne peut pas choisir celui qui nous convient. » La nomination d’experts est rendue nécessaire par l’absence de l’AOP volaille de Bresse dans le barème d’indemnisation, alors que ses coûts de production sont plus élevés que pour d’autres animaux.
« On retrouve cette ambiance d’élevage… Ça fait vraiment du bien »
Les journées sont en tout cas de retour à la normale, après des semaines de tumulte inopportun. « On retrouve cette ambiance d’élevage qui était tant attendue. Il y a une activité au niveau du magasin, une émulation, on voit du monde… Ça fait vraiment du bien », conclut Stéphane Besson.
Les travailleurs se sont remobilisés, on a pu redémarrer dès qu’on a eu le feu vert des services vétérinaires.
Stéphane Besson,